Les sénatrices Viviane Malet et Gisèle Jourda ont été accueillies hier, à leur demande, par le président du TCO, Emmanuel Séraphin, la vice-présidente du TCO déléguée au développement durable, Vanessa Miranville et le vice-président du TCO délégué à l’environnement, Philippe Lucas, afin d’échanger sur la problématique des déchets sur le territoire de la côte Ouest.
Missionnées pour établir un rapport sur la gestion des déchets en outre-mer, les sénatrices doivent rendre leur rapport fin novembre pendant le Congrès des Maires. C’est un état des lieux des situations et des expériences qui doit être fait afin d’avoir une cartographie précise de la gestion des déchets en outre-mer, intégrant les questions environnementale, économique et sanitaire.
Le président du TCO a fait part de la situation spécifique de la côte Ouest, avec notamment l’afflux de « touristes » pendant les weekends et les vacances, augmentant considérablement la production de déchets. Il a également insisté sur les problématiques liées à la topographie et à l’étendue du territoire. « L’Ouest est un territoire touristique avec des réserves et des espaces sensibles, mondialement reconnu comme hot spot de la biodiversité. Cela nous impose de mener des actions fortes en termes de protection de l’environnement« , a précisé Emmanuel Séraphin.
Les élus communautaires ont aussi attiré l’attention sur l’épineux dossier des déchets dangereux. « Nous ne pouvons pas les gérer au niveau du territoire. Le coût de traitement est prohibitif. Aujourd’hui, les bateaux refusent de prendre en charge ces déchets. Le Préfet essaie de débloquer cette situation… », a indiqué le président du TCO. De même, l’inadaptation des normes techniques imposées à La Réunion, en particulier sur les véhicules dits propres, a été soulignée.
La question de la coopération, des échanges et de la solidarité entre les îles de l’océan Indien sur la gestion des déchets a également été abordée. Emmanuel Séraphin a cité l’exemple dévastateur de l’arrivée du plastique sur ces îles et de « l’impérieuse nécessité d’agir maintenant avant qu’elles croulent, comme nous, sous les déchets » !
Il a également rappelé la nécessité de prendre en compte les spécificités locales, ultramarines. L’uniformisation des règles imposées au niveau national ne fonctionne pas dans les îles. « Nous sommes obligés de passer par l’Europe qui elle reconnaît nos spécificités alors que le national ne les reconnaît pas !« , a déclaré Séraphin.
La vice-présidente déléguée au développement durable a proposé la création d’un marché du déchet à l’échelle de l’océan Indien. « Aujourd’hui, le transit des déchets n’est pas possible, or, cela serait économiquement rentable, cela créerait des filières. Il convient également de se pencher sur les véritables bilans carbone, en analyser le cycle complet. Nos exportations de déchets dans les filières ne tiennent pas compte de ce bilan carbone. L’économie circulaire, c’est de l’emploi, il faut le dire. Des filières existent via des associations, mais ce sont des modèles fragiles soumis aux finances des collectivités. Il faudrait les rendre pérennes en les soutenant au niveau national ».
Parmi les autres idées suggérées aux sénatrices, celles de la mise en place de mécanismes d’aides pour aider les familles en difficulté avec la redevance incitative ; la gestion des déchets agricoles ; la structuration et l’uniformisation des messages des filières REP ; …