La sensibilisation, il en connaît un rayon !

Note : Cet article a été publié il y a plus de 66 mois. Les informations qu'il vous propose ne sont peut-être plus à jour.

Pierre d’Audigier est référent du groupe de familles baptisé « Graine d’espoir » du Défi zéro déchet dans l’Ouest. Il est aussi professeur des écoles. La sensibilisation, il en connaît un rayon ! Comment s’y prend-il ?

Pourriez-vous vous présenter pour ceux qui ne vous connaissent pas encore ?

J’ai effectué des études en politiques environnementales et pratiques sociales afin d’être sociologue.

À ce jour, je suis professeur des écoles à l’école Daly Eraya, école située au Tour des Roches près de la réserve naturelle de l’Étang Saint-Paul. Mais je compte bien continuer plus tard dans la voie de la sociologie de l’environnement.

Comment sensibilisez-vous vos élèves ?

Je sensibilise mes élèves à leur environnement proche, l’habitat, le quartier, leur île… , et aux manières de les préserver via des écogestes. Pour cela, je mets en place des séances de récolte de leurs représentations initiales en leur montrant une photographie du centre d’enfouissement de Pierrefonds. Cela permet de faire émerger les enjeux de préservation de l’environnement.

Puis, je mets en place de la manipulation et tri des déchets dans des bacs. De cette manière,
les élèves se sentent engagés dans une démarche citoyenne durable. Ils seront plus tard, ainsi, des consommateurs conscients !

Quel est votre avis sur la gestion des déchets à La Réunion ?

La gestion des déchets à La Réunion est en pleine mutation. Mettre en regard nos modes de consommation, et les modes de traitement de déchets permet de soulever quelques zones
d’ombre.

La mise en place de la consigne de bouteille est une bonne chose, mais ce n’est pas suffisant. La réglementation européenne évolue également en faveur de l’interdiction de la  vaisselle jetable et La Réunion doit s’adapter très rapidement, 2022 c’est demain.

Il est d’autant plus urgent que La Réunion est riche par sa biodiversité et son multiculturalisme. Une aubaine pour changer nos pratiques de production, de consommations alimentaires et de loisirs, vers plus de partages d’expériences, de concertation et de réappropriation de nos territoires…

Un petit mot pour les familles ?

Les familles engagées dans le projet vivent une expérience riche en partage et en connaissance de soi.

Les temps d’animations proposées pour ces familles sont vecteurs de liens sociaux. Les gens se parlent, échangent leurs idées, leurs conseils et proposent des actions innovantes à l’échelle de leur habitat, de leur lotissement, de leur quartier.

Aussi, certains se découvrent des vocations de leader, de pionniers … D’autres soutiennent des idées, coopèrent. Leurs interactions sociales favorisent la création de nouvelles dynamiques sociales.

Individuellement, la formation d’une conscience citoyenne est un premier argument : se sentir utile à une cause à fort impact social et environnemental, être sensible à la transition par la sobriété heureuse, rechercher une reconnaissance sociale de ses écogestes, s’autonomiser…

Votre regard sociologique sur ce Défi ?

La pluralité des logiques d’actions démontre une variété des profils de nos  familles expérimentatrices.

Dans une démarche de sensibilisation de nouveaux citoyens, d’acceptabilité des services du territoire, il serait très intéressant de poursuivre l’observation des pratiques Zéro Déchet dans une démarche scientifique mobilisant les sciences humaines (sociologie de l’environnement).

L’aventure continue… Suivez l’actualité du Défi zéro déchet dans l’Ouest.


Cet article a été publié le , il y a 6 ans. Il est classé dans la rubrique Défi zéro déchet et a été consulté 1 738 fois. N'hésitez pas aussi à faire un tour sur Twitter, Flickr, Google+, YouTube ou encore Facebook pour d'autres news. Une information, une correction, un complément à ajouter ? Contactez-nous via notre formulaire dédié.