La terre en vers

15 mars 2019
Bois Joli Coeur↗

Cet article a été écrit par les élèves accompagnés de leurs enseignants, dans le cadre des projets Lékol’O - Réduisons nos déchets organiques sur le territoire de la côte Ouest.
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1-Le constat du gaspillage et des déchets mal triés

A la cantine, nous nous sommes rendus compte que les déchets de préparation des repas étaient jetés avec les restes des plateaux des élèves. Déchets verts, viande, poisson, riz, grains, salade, pots de yaourt, sachet de gâteau, pot de glace… tout dans la même poubelle ! Et que de gaspillage ! Certains plateaux sont à peine touchés…et hop, on jette !

Dans la cour de l’école, nous avons remarqué que les couleurs des poubelles n’étaient pas respectées. Plastiques, papier, carton, sachets, restes de goûter… tout mélangé!

2-Que deviennent nos déchets?

Nous avons supposé que certains déchets pourrissaient, d’autres non. Pour le vérifier, nous avons mélangé des déchets verts (épluchures, restes de fruit, etc) avec des morceaux de papier, de plastique, que nous avons découpés en petits morceaux. Nous avons mis ces déchets dans plusieurs récipients avec de l’eau ou sans eau, avec un couvercle ou sans couvercle.

Au bout de quelques semaines, les déchets sans eau et à l’air avaient noirci et séché. Les déchets avec l’eau et à l’abri de l’air avaient pourri et sentaient très mauvais! Les autres déchets avaient aussi moisi et noirci. Surprise dans le récipient qui contenait les déchets avec de l’eau et à l’air : ça sentait bon la terre!

Dans tous les cas, le volume avait diminué et les morceaux de plastique …étaient toujours là, comme ils étaient au début!

Nous avons compris qu’il y avait plusieurs sortes de déchets: ceux qui pourrissent  et ceux qui ne pourrissent pas. Nous savons maintenant ce qu’est un déchet biodégradable et un déchet non biodégradable.

3-Une solution pour nos déchets verts : le vermicomposteur

Nous connaissions déjà le composteur de l’école où le jardinier jette les feuilles et les petites branches. Nous avons remarqué que les feuilles y séchaient sans pourrir. Comme dans notre expérience en classe où les déchets restés sans eau et à l’air avaient aussi séché. Mais le couvercle de notre composteur a disparu, comme une des trappes. Les feuilles ne peuvent pas pourrir si elles sèchent.

Un jour, une autre solution est arrivée.

Un monsieur du TCO est venu nous apporter une maison à vers de terre : un vermicomposteur. Il nous a aidés à l’assembler puis nous avons préparé un petit nid douillet avec des morceaux de carton et des feuilles. Nous y avons déposé des vers que nous a donnés le monsieur. Le troisième jour, nous avons commencé à nourrir nos vers de terre avec des peaux de banane et des trognons de pomme. Puis tous les matins d’école, le repas de nos amis les vers de terre est devenu un rituel.

4-La récolte des produits du vermicomposteur

Pendant les vacances, nos vers de terre ne sont pas restés seuls. Ils sont eux aussi partis en vacances chez papa et maman. Tout le monde était heureux! Enfin on pense.

Trois mois après leur installation, les vers se sont multipliés. Il y en a de toutes les tailles et nous avons pu observer les œufs! Nous avons récupéré du vermicompost, un super fertilisant pour les plantes et même du lombrithé, un engrais liquide hyper concentré.

5-Nos expériences avec le vermicompost

Pour vérifier que le vermicompost est de la nourriture pour les plantes, nous avons préparé un pot témoin avec de la terre uniquement, puis trois autres pots remplis avec un mélange de terre et de vermicompost. Nous avons ensuite planté des graines de haricots et melon. Nous avons arrosé chaque pot.

Deux jours plus tard, les graines de haricots avaient germé dans tous les pots, mais pas les graines de melon. Les haricots se sont développés plus vite dans les pots qui contenaient le vermicompost. Nous avons compris que le vermicompost était vraiment de la nourriture pour les plantes.

Un problème est alors apparu: malgré les arrosages, les haricots ont arrêté de pousser!

Trop d’engrais? Ou plutôt pas assez de lumière car notre classe reste dans le noir quand nous n’avons pas école. Et nous savons que les plantes ne poussent pas sans soleil. Il nous faudrait refaire ces expériences.

Nous avons eu une idée : et si on faisait un jardin dans l’école?

6- Et les jardiniers jardinèrent

Il a d’abord fallu désherber, dépierrer, enlever les racines. Pour cela, nous avons utilisé de vrais outils de jardinier : râteau, bêche, fourche, pelle, tranche…

Puis le maître nous a ramené un plein fourgon de compost qu’il a récupéré dans une déchèterie du TCO. Nous l’avons étalé sur la terre. Nous y avons ajouté aussi ce qu’il y avait dans le composteur de l’école. Surprise : il était plein de petits insectes, comme des fourmis qui piquent, des cloportes et aussi des larves de cétoine. Ce sont de gros vers blancs qui se transformeront en bébét l’arzan. Il y avait aussi quelques vers de terre… et aussi pas mal de déchets plastique que nous avons dû retirer.

6-Premières plantations

Nous avons d’abord planté des pieds de pastèques. Ensuite, nous avons fait deux semis : un de salade et un autre de choux. Enfin, chacun a rapporté des graines que nous avons semées : maïs, cacahouètes, haricots lontan, avocat… Pour l’arrosage, nous avons fabriqué des arrosoirs avec des bouteilles d’eau de 5 litres.

7- Partage de nos découvertes

Chaque matin, à la récréation, nous allons demander à tous les élèves de l’école de bien vouloir nous donner leurs restes de goûter pour nourrir nos vers de terre. Au début, ils étaient surpris, puis ils venaient ensuite vers nous pour nous donner des peaux de banane et des épluchures d’orange. Nous avons eu l’idée d’aller dans leur classe pour présenter notre travail sur le vermicomposteur.

Par équipe de trois, appelés les trois mousquetaires de la planète Terre, nous avons organisé des exposés surprises (sans prévenir, sauf les maîtresses bien sûr). Nous avons dit un poème puis nous avons présenté nos affiches et les produits récupérés dans le vermicomposteur. Chacun a pu voir, toucher et sentir le vermicompost et le lombrithé. Enfin, nous les avons invités par demi classe à une  récréation. Là, tout le monde a pu nourrir les vers de terre et les observer dans leur maison. Nous leur avons aussi montré nos plantations réalisées avec le vermicompost.

Voici nos Eco-conseils à la manière de Grand Maître Jedi

Tes déchets verts
Aux vers de terre
Tu donneras

La bonne affaire
Pour la litière
Qui s’enrichira

Sans presque rien faire
Des pommes de terre
Tu gagneras

Fin de misère
Des salaires
Tu épargneras

Par ton geste vert
L’effet de serre
Tu réduiras

Et nourricière
La Terre entière
Te remerciera

Tu seras fier
Quand la lumière
T’envahira

Les élèves d’élémentaire
Tous mousquetaires
Pour la planète Terre

8-La citée des vers de terre en marche

Que de monde dans notre vermicomposteur! Les vers de terre semblent serrés les uns contre les autres.

Le maître nous a proposé de reloger quelques vers de terre dans un autre vermicomposteur. Celui-ci a été fabriqué l’année dernière par des élèves de CM1. Et il est fait avec des matériaux de récupération.

D’ailleurs, plus de vers, c’est plus de déchets verts recyclés en engrais, et donc plus de nourriture pour nos plantes!

Bois Joli Coeur
Trois-Basssins

Réalisation d’un vermicomposteur